mercredi 15 décembre 2010

Le désir d'oublier.






Quand tu me plaisais tant que j'en pouvais mourir,
Quand je mettais l'ardeur et la paix sous ton toit,
Quand je riais sans joie et souffrais sans gémir,
Afin d'être un climat constant autour de toi;

Quand ma calme, obstinée et fière déraison
Te confondait avec le puissant univers,
Si bien que mon esprit te voyait sombre ou clair
Selon les ciels d'azur ou les froides saisons,

Je pressentais déjà qu'il me faudrait guérir
Du choix suave et dur de ton être sans feu,
J'attendais cet instant où l'on voit dépérir
L'enchantement sacré d'avoir eu ce qu'on veut :

Instant éblouissant et qui vaut d'expier,
Où, rusé, résolu, puissant, ingénieux,
L'invincible désir s'empare des beaux pieds,
Et comme un thyrse en fleur s'enroule jusqu'aux yeux !

Peut-être ton esprit à mon âme lie
Se plaisait-il parmi nos contraintes sans fin,
Tu n'avais pas ma soif, tu n'avais pas ma faim,
Mais moi, je travaillais au désir d'oublier !

Certes tu garderas de m'avoir fait rêver
Un prestige divin qui hantera ton cœur,
Mais moi, l'esprit toujours par l'ardeur soulevé,
Et qu'aurait fait souffrir même un constant bonheur,

Je ne cesserai pas de contempler sur toi,
Qui me fus imposant plus qu'un temple et qu'un dieu,
L'arbitraire déclin du soleil de tes yeux
Et la cessation paisible de ma foi !


                                                                                                                Anna de Noailles.

lundi 15 novembre 2010

Histoire de la Tunisie

Les grandes dates

814 Av. JC : Fondation de Carthage par des colons phéniciens, conduits par la Reine Didon, ou Elyssa. La nouvelle cité se développe rapidement devenant l'une des deux grandes puissances de la Méditerranée avec son grand rival romain.
264 - 146 Av. JC : Les trois guerres puniques contre Rome donnent lieu, entre autres, à la fantastique expédition conduite par Hannibal qui a traversé les Alpes avec ses éléphants (218- 202 Av. JC). Ces guerres s'achèvent par la défaite de Carthage.
146 Av. JC- 439 : Etablissement de la première colonie romaine "Africa". Le pays connaît une grande prospérité. L'agriculture et l'urbanisation se développent.
439 : Conquête de Carthage par les Vandales.
533 : Reprise de Carthage par les Byzantins.
647-698 : Début de l'ère arabo-musulmane. Fondation de Kairouan par Oqba Ibn Nafaa (en 670) et prise de Carthage par les Arabes (en 698).
 800-909 : Expansion de l'Islam et établissement de la dynastie des Aghlabides. Construction de la Mosquée Zitouna de Tunis. Kairouan est alors le centre politique et intellectuel du Maghreb.
909-1159 : Dynasties Fatimide et Ziride. Mahdia, fondée en 921, devient la capitale du pays.
1159-1230 : Les Almohades unissent les pays du Maghreb et l'Andalousie musulmane.
1236-1574 : Les Hafsides, vassaux des Almohades, se déclarent indépendants et fondent une nouvelle dynastie à Tunis.
1574 : La Tunisie est annexée à l'Empire Ottoman .
1705 : Fondation de la Dynastie des Husseinites (déchue le 25 juillet 1957).
1881-1956 : Protectorat français, établi le 12 mai 1881. La résistance anti-coloniale dure pendant pratiquement la totalité des 75 ans de domination française. Menée d'abord par le parti Destourien (1920), la lutte connaît un nouvel élan avec le néo-Destour à partir de 1934.
1956 (20 mars) : La Tunisie obtient son indépendance.
1957 (25 juillet) : Proclamation de la République tunisienne. Habib Bourguiba devient président de la Tunisie indépendante.
1959 (1er juin) : adoption de la première constitution de la République Tunisienne.
1963 (15 octobre) : les troupes françaises évacuent Bizerte, leur dernière base dans le pays.
1987 (7 novembre) : Le Premier ministre, Zine El Abidine Ben Ali, succède au Président Bourguiba, jugé sénile. Ben Ali est investi Président de la République.



Préhistoire

La Tunisie était peuplée depuis la préhistoire. Des traces de présence humaine ont été découvertes dans les couches profondes du paléolithique. Ses premiers habitants connus sont les Berbères, issus de la migration des populations libyques venues du Sud. Leur venue est attesté au moins 4000 ans avant J.-C.

Le rayonnement de Carthage

Depuis le 12ème siècle Av. JC, la Tunisie, pont naturel entre l'Afrique et l'Europe et entre l'Orient et l'Occident, entretient des relations surtout commerciales avec les différents pays méditerranéens.
En 814 av. J.-C., des colons phéniciens venus de Tyr fondèrent la ville de Carthage. D'aprés la légende, ce serait la reine Elyssa (Didon pour les Romains), sœur du roi de Tyr Pygmalion, qui fonda la cité. Certains historiens rejettent cependant la tradition littéraire et datent la fondation de la cité du milieu du VIIIe siècle.
Un siècle et demi après la fondation de la ville, les Carthaginois s'installent déjà aux Baléares, puis, alliées aux Étrusques, ils dominent la Sicile, prennent pied en Sardaigne, et repoussent les Grecs de Corse. Le rayonnement et la prospéritéde Carthage ne manquent pas de provoquer des rivalités avec l'Empire romain, l'autre grande puissance de la méditerranée. Trois guerres (appelées guerres puniques) opposeront la civilisation marchande de Carthage à la civilisation militaire de Rome. La première guerre punique (264-241 av. J.-C.) est un conflit essentiellement naval, ayant pour origine des luttes d'influence en Sicile, terre située à mi-chemin entre Rome et Carthage.
Les Carthaginois prennent la ville de Messine. Ceci provoque l'inquiétudes des Romains en raison de la position de Messine proche des villes grecques d'Italie qui venait de tomber sous leur protection. Le sénat ne souhaitait pas ouvrir les hostilités avec Carthage, mais le peuple demanda d'intervenir. Ainsi Appius Clodius Caudex traversa et prit par surprise la garnison punique de Messine declenchant le début de la première guerre punique. Suite à ce revers la gouvernement de Carthage commence à regrouper ses troupes à Agrigente, mais les Romains mené par Claudius et Marcus Valerius Messalla prennent les villes de Segeste et d'Agrigente après un siège de 7 mois.
Sous la conduite des Barcides (famille des Barca, dont Hannibal), Carthage s'étend rapidement en Hispanie, o� ils fondent la ville de Nouvelle Carthage (Carthagène). Ils y exploitaient des mines et redonnèrent à Carthage sa puissance économique et commerciale.
La Deuxième guerre punique (218-202 av. J.-C.) marqua pour Rome le péril le plus grand que la cité ait connu, du moins jusqu'aux invasions barbares qui marquèrent la fin de l'Empire romain d'occident plusieurs siècles plus tard.
Le prétexte de la guerre fut le siège de Sagonte par les Puniques, qui était au delà de la rivière (Ebre) délimitant selon le traité de 241 les zones d'influence respectives des deux puissances rivales.
Sous la conduite d'Hannibal, les troupes carthaginoises, parties d'Espagne, traversent les Pyrénées et les Alpes (avec les fameux éléphants) et envahit l'Italie. Se contentant de sa victoire, il renonça à entrer dans Rome. Ceci permit aux Romains de contre-attaquer et ils réussirent finalement à retourner le cours de la guerre en leur faveur, prenant à Carthage la totalité de leurs possessions hispaniques, détruisant leur flotte et leur interdisant toute remilitarisation sans l'aval de Rome.
Malgré la victoire finale, cette guerre marqua profondément les Romains, et poussés par la crainte d'avoir à affronter à nouveau les Puniques, ils décident, selon le fameux mot de Caton (Delenda est Carthago), que la destruction totale de Carthage était le seul moyen d'assurer la sécurité de la nation romaine. En effet, malgré toutes les représailles infligées à Carthage, la cité punique retrouva vite sa puissance économique.
Saisissant le prétexte de la violation du traité de paix de 202 (Carthage dut lever une armée pour reposser les invasions numides), et profitant de la faiblesse militaire de son ennemi, Rome lança une grande offensive en Afrique (la troisième guerre punique) destinée à amener les troupes romaines à pied d'œuvre pour le siège de Carthage, qui dura trois ans, et fut mené à bien par Publius Cornelius Scipio, surnommé pour cela le second Africain. Le siège s'acheva en -146 par la destruction complète de la ville : elle fut rasée et du sel fut semé sur les terres pour les rendre infertiles, par crainte de la résurrection de la puissance de Carthage.

L'occupation romaine

La fin de la troisième guerre punique (-146) marque l'établissement de la colonie romaine d'Afrique et le début de sept cents ans de domination romaine.
Carthage est reconstruite par Jules César (Colonia Julia Karthago). Celle-ci devint la capitale de la nouvelle province d'Afrique et retrouve rapidement son rang et sa prospérité d'autrefois.
C'est une période de grande prospérité, l'Afrique devient rapidement le "grenier à blé" de Rome, en témoigne le Colisé d'El Jem (antique Thysdrus), le plus grand de l'empire.
Les nombreux sites archéologiques d'une grande splendeur qui parsèment le paysage tunisien d'aujourd'hui témoignent de la position primordiale que la colonie d'Afrique occupait au sein de l'Empire romain. On trouve en Tunisie de riches sites puniques et romains qu'on peut admirer à Carthage et dans d'autres lieux historiques à travers le pays. Parmi ces sites, les thermes d'Antonin à Carthage, le temple romain de Dougga, la nécropole punique d'Utique, le temple romain de Sbeitla, les villas romaines de Bulla Regia, et bien sûr le Colisée d'El Jem. Tout près de Tunis, le musée du Bardo abrite la plus grande collection de mosaïques romaines dans le monde.
Au Bas-Empire, la cité, gagnée au christianisme, subit les persécutions impériales. Carthage est au IVe siècle l'une des plus grandes capitales spirituelles d'Occident.
cf. Tertullien, saint Cyprien, saint Augustin.

Vandales et Byzantins

Carthage est conquise en 439 par les Vandales, menés par Genséric. L'Église est alors victime de persécutions et est particulièrement meurtrie.
Carthage est reprise en 533 par les Byzantins (Empire romain d'Orient), menés par l'empereur Justinien Ier. Cette reconquête provoque le retour de la prospérité.
Justinien en fait le siège de son diocèse d'Afrique, mais à la suite de la crise monothéiste, les empereurs de Byzance, opposés à l'Église d'Afrique, se détournent rapidement de Carthage.



Époque Arabe

Au septième siècle, l'Ifriqiya est intégrée au monde musulman. La ville de Kairouan, que les arabes fondent en 670, devient la capitale de la province et le centre de la vie religieuse. C'est la ville où l'on trouve les mosquées les plus anciennes et les plus prestigieuses du Maghreb. Carthage tombe en 698.
Cette ère est marquée par le développement urbanistique du pays, et l'apparition de grands penseurs tels que Ibn Khaldoun, historien et père de la sociologie moderne, dont les travaux sont encore enseignés.
Sous la dynastie des Aghlabides, établie vers l'an 800, l'Ifriqiya rayonne dans tout le monde musulman. C'est aussi à cette épooque qu'est construite la Mosquée Zitouna de Tunis.
En 909, les Fatimides prennent la succession des Aghlabides. Ils fondent Mahdia en 921, qui devient la capitale du pays.
En 1159, les Almohades unifient le Maghreb : leur juridiction s'étend de l'Andalousie à la Tripolitaine.
Cependant, moins d'un siècle plus tard, en 1236, les Hafsides, vassaux des Almohades, se déclarent indépendants et fondent une nouvelle dynastie à Tunis.
Aux XVe et XVIe siècles, l'arrivée des mauresques musulmans et juifs andalous chassés d'Espagne par la Reconquista provoque un enrichissement intellectuel considérable.

Période ottomane

En 1574, la Tunisie est annexée à l'Empire ottoman.
Quoique toujours officiellement une province de l'Empire Ottoman, la Tunisie acquiert une grande autonomie au XIXe siècle, sous la dynastie des beys Husseinites, fondée en 1705. À cette époque, le pays vit de profondes réformes, comme l'abolition de l'esclavage et l'adoption en 1861 d'une constitution — la première du monde arabe —, et manqua même de devenir une république indépendante.
Malheureusement, en raison d'une part des la politique ruineuse des Beys, et d'autre part d'interférences étrangères dans l'économie, le pays connut de graves difficultés financières qui contraignirent à déclarer la banqueroute en 1869. Ce fut l'occasion pour les grandes puissances européennes de mettre pied dans le pays, qui fit l'objet de rivalités entre la France, l'Italie et le Royaume-Uni.
La Tunisie avait à peine amorcé son virage vers l'indépendance qu'elle retombait sous le joug d'une autre puissance étrangère. Ce fut la France qui réussit à imposer au Bey un protectorat, à la grande colère de l'Italie qui voyait la Tunisie comme son domaine réservé.

Époque Coloniale

Le 12 mai 1881, le protectorat français fut officialisé par la signature du traité du Bardo. La France ne tarda pas à abuser de ses droits et prérogatives de protecteur pour exploiter le pays comme une colonie, en contraignant le Bey à abandonner la quasi-totalité de ses pouvoirs au Résident Général de France, qui représentait à Tunis les intérêts de la République française protectrice. L'occupation eut néanmoins certains effets positifs, notamment au niveau de la modernisation du pays : la Tunisie put ainsi bénéficier du savoir-faire français en matière de réseau ferré, d'agriculture, d'industrialisation, etc. Le début du XXe siècle est marqué par les premières initiatives sérieuses contre l'exploitation coloniale du protectorat par la France. Leur répression violente conduit les mouvements nationalistes à se radicaliser et le 3 juin 1920 est créé le Parti Libéral Constitutionnel Tunisien (Parti du Destour), qui revendique l'indépendance totale du pays.
En 1932, Habib Bourguiba, un jeune diplômé en droit membre du Destour, fonde avec d'autres le journal L'Action Tunisienne, qui, outre l'indépendance, prône la laïcité. Cette position originale au sein du Destour conduisit deux ans plus tard à sa scission en deux branches, l'une islamisante qui conserva le nom Destour, et l'autre moderniste, le Néo-Destour. Ce nouveau parti fut dirigé par un bureau composé du Dr Mahmoud Materi (Président), de M. Habib Bourguiba (Secrétaire Général), et de MM. Tahar Sfar, Bahri Guiga et M'hammed Bourguiba (membres).
Au milieu des années 30, la répression coloniale se fait plus violente et Habib Bourguiba est éloigné avec d'autres militants dans le Sud tunisien o� il est assigné à rédidence. En 1936, l'accession au pouvoir du Front Populaire permet la libération des leaders indépendantistes. Ce répit ne dura pas et en 1938, Habib Bourguiba est emprisonné en France pour conspiration contre la sûreté de l'État.
Malgré sa libération par le régime de Vichy à la demande de Mussolini, Bourguiba ne voulut pas cautionner des régimes fascistes et lança le 8 août 1942 un appel au soutien aux troupes alliées. Cette position lui valut d'être aussitôt arrêté par les nazis, mais allait être à l'origine de sa remise en liberté en avril 1944.
Rapidement, des négociations avec le gouvernement français sont menées par Habib Bourguiba et Salah Ben Youssef, mais leur échec provoqua en janvier 1952 le début de la révolution armée et un durcissement des positions de chaque camp.
Cette situation difficile fut apaisée par les réformes de Pierre Mendès-France un peu plus d'un mois après son accession au pouvoir en juin 1954. En effet, le 31 juillet 1954, il annonce unilatéralement la reconnaissance de l'autonomie interne de la Tunisie, et la formation d'un gouvernement intérimaire, auquel participèrent trois membres du Néo-Destour. Le traité de l'autonomie interne fut signé le 3 juin 1955 malgré l'opposition de Salah Ben Youssef pour qui ces accords constituaient un pas en arrière. En effet, contrairement à Bourguiba qui prône une indépendance obtenue pacifiquement, "à travers des étapes, avec l'aide de la France et sous son égide", Salah Ben Youssef soutient le panarabisme et souhaite l'indépendance totale et immédiate. Le différend entre les deux leaders du Neo-Destour finit par être tranché en faveur de Bourguiba quelques mois plus tard, évitant ainsi au pays le bain de sang que promettait une guerre frontale avec la France.
Le 20 mars 1956, la France finit par concéder à la Tunisie l'indépendance totale (à l'exception du port stratégique de Bizerte) et moins d'un mois plus tard fut élue l'Assemblée Nationale Constituante, dont Habib Bourguiba fut le premier président.
Les derniers restes de colonialisme prennent fin le 15 octobre 1963, avec l'évacuation de Bizerte, dernière base française dans le pays.

Tunisie Moderne

À l'indépendance, le pouvoir n'est pas restitué au Bey mais donné au peuple tunisien, représenté par le mouvement du Néo-Destour du leader Habib Bourguiba. Celui-ci est nommé président du Conseil par l'Assemblée Nationale. Les réformes se succèdent alors pour mettre en place un État moderne, parachever la souveraineté nationale et moderniser la société.
Bien que l'Islam reste la religion d'état (le président de la République doit par exemple être de religion musulmane), le pouvoir des chefs religieux fut grandement réduit. Dès le 13 août 1956, dans la foulée de l'indépendance, Bourguiba fait promulguer le code du statut personnel, qui donne aux femmes, encore aujourd'hui, un statut inouï dans le monde musulman, dépassant même celui des Françaises dans certains domaines : reconnaissance des droits civiques de vote et d'éligibilité ; consentement requis pour le mariage ; abolition de la répudiation et remplacement par une procédure de divorce judiciaire ; interdiction de la polygamie ; fixation d'un âge minimum pour le mariage (18 ans) ; légalisation de la contraception et de l'avortement.
Cependant, malgré quelques tentatives, il ne put imposer l'égalité des deux sexes dans l'héritage en raison d'une trop forte réticence des chefs religieux ; il se contenta donc d'encadrer ces pratiques pour éviter les abus.
Le 25 juillet 1957, la monarchie est abolie et la Tunisie devient une République, dont Habib Bourguiba est élu président le 8 novembre 1957. La Constitution est définitivement ratifiée le 1er juin 1959.
Bourguiba mena avec succès le développement et le rayonnement international de la Tunisie pendant de nombreuses années.
Cependant, au milieu des années 1980, la Tunisie connut une crise politique et sociale étouffante, avec le développement du clientélisme et de la corruption, la paralysie de l'État devant la dégradation de la santé de Bourguiba et les luttes de succession, et le durcissement du régime. Cette situation favorisa la montée de l'Islamisme, ce qui mena le pays au bord de la guerre civile, avec des émeutes de plus en plus vives. Commencé dans une atmopshère de libéralisme et de laïcisation de la société tunisienne, le long règne de Bourguiba s'achève ainsi dans une atmosphère de crépuscule alimentée par une une grave crise économique et une véritable paranoïa du chef de l'État, engagé dans une lutte sans merci contre la montée de l'islamisme menée par le général Ben Ali, ministre de l'Intérieur puis Premier ministre.
Le 7 novembre 1987, le Premier Ministre Zine El Abidine Ben Ali, dépose le président Bourguiba, devenu sénile. Il est élu démocratiquement deux ans plus tard.
La succession au pouvoir s'est opérée dans le cadre de la légalité constitutionnelle et de façon pacifique. La démocratisation du pays se fait lentement mais sûrement au fil des suffrages : 1987, abolition de la magistrature à vie ; 1994, accession de l'opposition au Parlement ; 1999, premières présidentielles pluralistes et quota minimum de 20% de sièges pour l'opposition au Parlement.
Internet est le réseau informatique mondial qui rend accessibles au public des services variés comme le courrier électronique, la messagerie instantanée et le World Wide Web, en utilisant le protocole de communication IP. Son architecture technique qui repose sur une hiérarchie de réseaux, ce qui implique de facto une non-centralisation, lui vaut le surnom de réseau des réseaux.
Internet ayant été popularisé par l'apparition du World Wide Web, les deux sont parfois confondus par le public non averti. Le World Wide Web n'est pourtant que l'une des applications d'Internet.
L'accès à Internet peut être obtenu grâce à un fournisseur d'accès à Internet via divers moyens de communications électroniques : soit filaire (réseau téléphonique commuté (bas débit), ADSL, fibre optique jusqu'au domicile...), soit sans fil (WiMAX, Internet par satellite, 3G+...). Un utilisateur d'Internet est désigné en français par le néologisme « internaute ».

mardi 9 novembre 2010

le souvenir 
"Souvenirs, souvenirs
Je vous retrouve dans mon cœur
Et vous faites refleurir
Tous mes rêves de bonheur

Je me souviens d'un soir de danse
Joue contre joue
Des rendez-vous de nos vacances
Quand nous faisions les fous

Souvenirs, souvenirs
De nos beaux jours de l'été
Lorsque nous partions cueillir
Mille fleurs, mille baisers

Et pour mieux garder dans ma tête
Les joies de la belle saison

Souvenirs, souvenirs
Il nous reste nos chansons

Souvenirs, souvenirs
Quelque part dans le matin
Où le soleil semblait rire
Tout le long de nos chemins

Nous n'avions au fond de nos poches
Qu'un peu d'espoir
Mais nous partions comme Gavroche
Le cœur assez bavard

Souvenirs, souvenirs
Vous revenez dans ma vie
Illuminant l'avenir
Lorsque mon ciel est trop gris

On dit que le temps vous emporte
Et pourtant ça, j'en suis certain
Souvenirs, souvenirs
Vous resterez mes copains"

Sources :

Paroles : Bonifay
Musique : Coben
Chanteur : Johnny Hallyday
1960

dimanche 7 novembre 2010

Le Parc national de l’Ichkeul 
Le Parc national de l’Ichkeul est situé dans la plaine de Mateur, à 75 Km au Nord de Tunis dans le gouvernorat de Bizerte.
EN BREF
Coordonnées géographiques :
L = 37°10'N
I = 9°40'E
Création:
Le Parc National de l’Ichkeul a été créé
le 18 décembre 1980 par le décret présidentiel n°80-1608
Inscription sur listes internationales:
L’Ichkeul a été retenu pour inscription sur trois listes internationales :

* en 1977 comme Réserve de la Biosphère (programme MAB de l’UNESCO)
* en 1979 comme Site du Patrimoine Mondial Culturel et Naturel (UNESCO)
* en 1980 comme Zone humide d’importance internationale (Convention de RAMSAR)

D’une superficie de 12600 ha, il est composé de trois entités paysagères : le lac Ichkeul, d'une superficie moyenne de 90 Km², les marais d’environ 30Km² qui l'entourent et un Jebel, massif calcaire culminant à 511 m, qui le surplombe au sud.

Le Parc national de l’Ichkeul se trouve dans les étages bioclimatiques sub-humide à hiver doux. L'ensemble du bassin de l'Ichkeul présente un climat assez homogène de type méditerranéen influencé par les vents dominants du Nord-Ouest, porteurs de pluie qui en font l'une des zones du littoral nord de la Tunisie les plus arrosées.

La profondeur moyenne du lac est de 1 m, variable selon les saisons et les années; les sédiments au fond du lac sont en majorité des sédiments fins, facilement remis en suspension par les vents dominants assez forts, déterminant une importante turbidité des eaux qui sont le plus souvent de couleur ocre.

Le Parc National de l'ichkeul est compris entre la chaîne des Mogods dont il draine les versants orientaux et la mer Méditerranée.

Le lac Ichkeul est une lagune secondaire alimentée en eau douce par un bassin versant, au réseau hydrographique très développé, d’une superficie de 2080 Km² et en relation avec la mer par l’intermédiaire du lac de Bizerte via l’oued Tinja long de 5 Km.
Fonctionnement hydrologique

En automne-hiver le lac est alimenté en eau douce par six principaux oueds, ce qui provoque une remontée du niveau des eaux du lac et l’inondation des marais ; le surplus se déverse alors vers le lac de Bizerte. En été au contraire, sous l’effet d’une intense évaporation et en l’absence d’apports des oueds, le niveau d’eau dans le lac s'abaisse au dessous de celui de la mer et le courant dans l’oued Tinja s’inverse, les eaux marines du lac de Bizerte pénétrant alors dans le lac Ichkeul.

La salinité des eaux du lac varie quant à elle en sens inverse des niveaux d'eau puisqu'elle atteint environ 40 g/l à la fin de l'été et descend au dessous de 10 g/l au printemps, voire au dessous de 5g/l.

Niveaux d’eau et salinité connaissent également une variabilité interannuelle importante puisqu'en cas de sécheresse extrême et prolongée la salinité peut ne pas descendre en hiver au dessous de 20 g/l et atteindre en été des pointes à 60g/l avec des niveaux d’eau très bas tout au long de l’année favorisant l’entrée d’eaux marines sur de plus grandes périodes.

C’est la double alternance saisonnière de niveau d'eau et de salinité (en hiver: haut niveau d'eau et faible salinité; en été: bas niveau d'eau et forte salinité) qui détermine en grande partie l'originalité écologique de l'écosystème laguno-lacustre de l'ichkeul en conditionnant une production végétale particulière, principal support alimentaire de milliers d'oiseaux d'eau migrateurs.
Richesse écologique de l'Ichkeul

La diversité et l’originalité des biotopes fait que le Parc National de l’Ichkeul présente une richesse exceptionnelle en faune et en flore sauvages, c'est ainsi qu'on a pu recenser 229 espèces animales et plus de 500 espèces végétales.
Le lac Ichkeul

Le lac abrite d'importants herbiers aquatiques immergés, représentés essentiellement par les potamots (Potamogéton pectinatus) et dans une moindre mesure par les ruppias (R. cirrhosa et R. maritima)

Les premiers, dont le développement dépend de l’alternance des apports d’eau douce et d’eau salée, constituent quasiment l’unique source d’alimentation de 3 des 4 principales espèces d’oiseaux d’eau hivernant à l’Ichkeul : canard siffleur (Anas penelope), canard milouin (Aythya ferina) et foulque macroule (Fulica atra).

Le lac héberge également une importante ichtyofaune d’eaux saumâtres, notamment des muges (Liza ramada et Mugil cephalus) et des anguilles (Anguilla anguilla).

Si l’Ichkeul est renommé pour son foisonnement d’oiseaux d’eau migrateurs en hiver, le Parc, et notamment les marais du fait de leur végétation étagée, n’en est pas moins un habitat important pour diverses espèces d’oiseaux sédentaires ou nicheurs.

Ces marais constituent également un milieu privilégié pour un troupeau d'une trentaine de têtes de buffles de l'Ichkeul.

Dans le Parc National de l’Ichkeul, le Jebel est d’abord un site paysager remarquable. C’est un pointement calcaire isolé duquel on jouit d’un vaste panorama sur le lac et les marais.

Il offre une végétation caractéristique de climat humide méditerranéen, particulièrement riche en espèces végétales, dominée par l'association de l'oléo-lentisque.

Ce jebel est également un milieu privilégié pour de nombreuses espèces d'oiseaux, notamment de rapaces et de passereaux parmi lesquels on peut citer l'aigle de Bonelli, le percnoptère d'egypte ou la Rubiette de Moussier.
Activités économiques dans le Parc

Le Parc National de l'Ichkeul héberge une soixantaine de familles qui vivent essentiellement des produits de leur élevage depuis la fermeture des carrières en 1994.La pêche dans le lac a été concédée à une société privée. Les méthodes de pêche sont essentiellement la pêche à la bordigue, pêcherie fixe au niveau de l'oued Tinja et la pêche aux filets trémails et par les capétchades dans le lac. Les prises annuelles moyennes étaient de l'ordre de 200 T/an jusqu’au début des années 90. Elles sont moindre actuellement, mais on assiste à une certaine reprise depuis 2003.

Les hammams situés au pied du jebel Ichkeul, au niveau des sources thermales chaudes (42°C) attirent de nombreux visiteurs, essentiellement au printemps.

Ils sont actuellement fermés, mais leur réhabilitation est en cours d’étude.Sur la pointe nord-est du jebel se trouve un écomusée où les visiteurs de plus en plus nombreux peuvent avoir accès à une exposition permanente évoquant l’importance du parc, en tant que zone humide et ses richesses.

Le centre d'accueil a été construit tout près de l’entrée du Parc, dans le but développer les activités de formation et de recherche. Il est ainsi équipé pour abriter les activités liées au suivi scientifique mené par l’ANPE et aux travaux de recherche sur les écosystèmes qu’elle soutient. C’est également un lieu où sont organisés des ateliers scientifiques ou des classes vertes sur les thèmes de l’environnement, de la biodiversité, des zones humides,….
Valeurs reconnues au niveau mondial

Le lac et les marais de l’Ichkeul sont depuis longtemps reconnus (avec Donana en Espagne, la Camargue en France et la région d’El Kala en Algérie) comme une des quatre principales zones humides du bassin occidental de la Méditerranée. Sa valeur biologique exceptionnelle et sa valeur paysagère remarquable avec le jebel, pointement rocheux isolé, surgissant au milieu d’une zone humide relativement étendue sont avérées à l’échelle mondiale; c’est en effet un des rares sites au monde inscrit dans trois conventions internationales.

Dernier grand lac d’eau douce d’Afrique du Nord, l’Ichkeul a été inscrit sur la liste des sites naturels du Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1979, comme lieu d’hivernage important pour des milliers d’oiseaux d’eau migrateurs du paléarctique occidental.

La présence d’une population autochtone à l’intérieur même du parc ainsi que d’activités humaines liées à la conservation des ressources avait déjà motivé son inscription sur la liste des Réserves de la Biosphère de l’UNESCO en 1977.

La convention RAMSAR, en 1980, a quant à elle reconnu le lac et les marais d’Ichkeul comme zone humide d’importance internationale en tant que lieu d’hivernage pour des milliers d’oiseaux d’eau migrateurs, parmi lesquels certaines espèces sont menacées. Elle a également considéré ce site comme exemple représentatif de zone humide au niveau régional en tant que lieu de refuge pour de nombreux oiseaux nicheurs et pour son importance quant à sa population de poissons d’eaux saumâtres.
Problématique et actions de sauvegarde

Mais l’Ichkeul est également situé au coeur d'une région qui est le cadre d'un vaste programme de mobilisation des eaux pour l'alimentation en eau potable des villes côtières et pour l'agriculture; programme vital pour un pays à climat semi-aride comme la Tunisie. Dans le cadre de ce programme, six barrages sont prévus dont trois sont déjà en service : Joumine en 1983, Ghezala en 1984 et Sejnane en 1994. Ce prélèvement des eaux à l’amont du lac constitue une contrainte hydraulique majeure pour le fonctionnement des écosystèmes du lac et des marais de l’Ichkeul

Conscientes des impacts de la réduction des apports en eau douce sur le milieu naturel de l’Ichkeul, les autorités tunisiennes ont décidé de construire un ouvrage de régulation des échanges d’eau entre les lacs Ichkeul et Bizerte sur l’oued Tinja et ont organisé en 1990 un séminaire international sur l’Ichkeul qui a abouti à la réalisation d’une étude pluridisciplinaire traitant de tous les aspects abiotiques et biotiques du milieu.

Le principal résultat de cette étude a été l’élaboration d’un plan de gestion optimale du territoire du parc qui a identifié trois grands axes de gestion interdépendants :

* Une procédure de gestion de l’écluse de Tinja. Il s’agit de l’optimisation de la gestion hydrique du lac qui en fonction des apports d’eau naturels et à partir des barrages par une maîtrise des échanges entre les lacs Ichkeul et Bizerte
* Un plan de gestion optimale des écosystèmes du parc : il s’agit des mesures techniques et réglementaires pour la conservation, la réhabilitation et/ou la restauration des écosystèmes
* Un programme de mesures d’accompagnement socioéconomiques pour le développement des activités socioéconomiques dans le parc dans le respect des contraintes écologiques

Depuis la réhabilitation de l’écluse de Tinja, l’ANPE est chargée de la gestion de l’écluse de Tinja, selon les règles proposées dans l’étude et en fonction des résultats réguliers du suivi scientifique basé sur des indicateurs pertinents.

Les deux autres axes sont actuellement développés et en cours de mise en œuvre dans le cadre du projet de gestion des aires protégées financé par le Fonds Mondial pour l’Environnement et cogéré par le Ministère de l’Agriculture et des Ressources Hydrauliques et le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable dans le cadre d’une approche participative.

La réduction des apports d’eau douce à l’Ichkeul a cependant coïncidé avec une décennie caractérisée par des périodes de sécheresse prolongées (7 années sur les dix dernières ont eu une pluviométrie inférieure à la moyenne) et l’on a effectivement assisté jusqu’en 2002 à un déséquilibre des écosystèmes de l’Ichkeul.

Cependant, les trois dernières années ont été caractérisées par des conditions climatiques particulièrement favorables et l’on a assisté à une restauration des écosystèmes qui vient bouleverser les prévisions faites sur le devenir probable de l’Ichkeul et qui donne tout son sens aux mesures de protection et de gestion hydraulique du site telles qu’entreprises.
Les outils mis en place pour la gestion du plan d’eau et des marais

Le fonctionnement écologique du lac Ichkeul et de ses marais est fortement contrôlé par deux paramètres limitants, à savoir les niveaux d’eau et la salinité des eaux du lac, eux-mêmes commandés par deux facteurs essentiels :

* les apports d’eaux douce du bassin versant
* les échanges d’eau avec la mer (via le lac de Bizerte)

C’est ainsi que la gestion hydrique de l’écosystème laguno-lacustre est un des volets fondamentaux de la gestion du Parc puisque ce n’est qu’en agissant sur les niveaux et la salinité des eaux du lac que l’on pourra maintenir dans le lac et les marais des conditions favorables à la reconstitution et au maintien des herbiers, principal support alimentaire des oiseaux d’eau migrateurs mais aussi au maintien de la population de poissons.

Durant les années 90, la gestion hydrique du lac était « aléatoire », essentiellement commandée par les conditions climatiques. Depuis, les éléments de la gestion hydrique du Parc National de l’Ichkeul, tels que préconisés par l’Etude pour la Sauvegarde du Parc National de l’Ichkeul, ont progressivement été mis en place.
Il s’agit :

1. des transferts d’eau possibles vers le bassin de l’Ichkeul, via le barrage de Sejnane à partir du barrage de Sidi El Barrak (mis en eau depuis 2002)
2.
de la décision politique de considérer l’Ichkeul comme un consommateur d’eau à part entière et de lui réserver de l’eau à partir des barrages. Depuis trois ans, avec le rétablissement des conditions climatiques, ces lâchers ont nettement dépassé les 100 millions de m³ par an.
Le Plan Directeur des Eaux du Nord et de l’Extrême Nord, par un système d’interconnexion des barrages, a reprogrammé la gestion de l’ensemble des stocks en vue de la satisfaction de la totalité des besoins en eau, Ichkeul y compris. C’est ainsi que depuis 2002, le barrage de Sidi El Barrak permet, quand cela est nécessaire, l’amenée d’une partie des eaux mobilisées dans l’extrême Nord (bassin de Zouara) vers le barrage de Sejnane afin d’une part de suppléer aux transferts d’eau en dehors du bassin versant de l’Ichkeul vers Tunis et d’autres régions allégeant par là même la demande en eau pesant directement sur les barrages de Joumine et Sejnane et indirectement sur l’ichkeul et d’autre part, d’alimenter directement le lac Ichkeul.
3. de la réhabilitation de l’écluse de Tinja et de sa mise en œuvre afin de maîtriser les échanges avec la mer.

Les apports d’eau des trois barrages existants dans le bassin versant de l’Ichkeul ont atteint 292 Mm³ en 2002-2003 ; 120 Mm³ en 2003-2004 et sont de l’ordre de 340 Mm³ pour l’hiver 2004-2005. Avec la gestion de l’écluse de Tinja c’est une des composantes importantes de la gestion hydrique du Parc National de l’Ichkeul.

Avec la mise en œuvre de tous ces éléments on passe à un système de gestion hydrique du lac « stabilisé » à long terme, tel que décrit par l’Etude, qui s’appuie sur des lâchers (déversés, lâchers et/ou dévasements) des barrages et une gestion adéquate de l’écluse permettant de maîtriser les flux d’eau entrants et sortants du lac Ichkeul.
Il faut cependant bien garder à l’esprit que l’objectif recherché pour la sauvegarde des écosystèmes n’est pas la satisfaction systématique, chaque année, des contraintes biologiques de chacun des compartiments, mais plutôt une certaine récurrence de satisfaction de ces contraintes sur une longue durée.
Le suivi scientifique

L’ANPE a entamé depuis 1995 la mise en œuvre d’un programme de suivi scientifique comme composante essentielle de la gestion hydrique du lac Ichkeul et outil d’aide à la décision pour une meilleure formulation des objectifs de cette gestion.

Ce programme de suivi scientifique a pour objectif principal de :

* déterminer l’évolution générale des milieux et les tendances de changement par la surveillance de paramètres biotiques et abiotiques indicateurs de l’état de conservation des écosystèmes ;
* d’évaluer le degré de succès des mesures de gestion prises pour leur conservation et éventuellement de les réorienter.

Ce programme est actuellement axé sur l’hydroclimatologie avec un réseau de stations de mesures au niveau du lac mais aussi des oueds qui l’alimentent, sur la végétation du lac et des marais, sur l’avifaune et sur la population de poissons.

Ce programme est également relayé, pour des thèmes plus spécifiques, par une collaboration de l’ANPE avec les institutions universitaires dans le cadre de travaux de masters et/ou de thèses.
Principaux résultats du suivi scientifique
Evolution des conditions de milieu depuis les années 90

Les résultats du suivi scientifique des paramètres hydroclimatiques montrent que l’Ichkeul a été soumis durant ces dernières années à des situations hydrologiques particulièrement contrastées.

La période 1992/93 à 2001/2002 a en effet été marquée par deux périodes prolongées (3 et 4 ans) de sécheresse plus ou moins prononcée. La diminution importante des apports d’eau à l’Ichkeul , accentuée par la mise en eau du barrage Sejnane durant la même période, a fait que l’Ichkeul a été soumis pendant près de dix ans à des conditions drastiques de milieu qu’il n’avait pas connu auparavant, du moins en termes de durée, entraînant par là même un effondrement des écosystèmes : apports d’eau nettement inférieurs à la normale pendant 10 ans, salinités records des eaux du lac en été (80g/l en septembre 2002) mais aussi en hiver (supérieures à 20g/l durant les trois hivers 2000-2001 et 2002); courants entrants 9 mois sur 12 au cours de plusieurs années successives, disparition du potamogéton, quasi-assèchement des marais avec réductions importantes des superficies de scirpes, diminution marquée de la fréquentation des oiseaux d’eau hivernants ……

Cependant, l’année 2002/2003, avec des apports ruisselés au lac près d’une fois et demi supérieurs à la normale a permis en l’espace d’une année seulement de retrouver des conditions de milieu favorables pour le développement des herbiers du lac et des marais, pour la population ichtyique ainsi que pour l’avifaune. Cette séquence « humide » s’est prolongée en 2003/2004 et en 2004/2005 avec des apports au lac cette année là supérieurs à 500 millions de m³ (dont 340 millions en provenance des barrages). C’est ainsi que la salinité des eaux du lac a pu atteindre des valeurs très faibles durant tout l’hiver et le printemps (de l’ordre de 1 à 2 g/l) favorables à la consolidation des herbiers de potamots dans le lac et de la végétation de scirpes dans les marais. Cet hiver encore (2005/2006) les conditions de milieu favorables ont persisté.
Les paramètres biologiques

Le suivi scientifique des paramètres biologiques indicateurs a permis de constater que la restauration généralisée et persistante de conditions favorables du milieu a été suivi d’une régénération immédiate et durable des principaux indicateurs biologiques de l’Ichkeul :

* en premier lieu, la réapparition des herbiers de potamots dans le lac en 2003, pour la première fois depuis dix ans et qui s’est consolidée en 2004 et en 2005 puisqu’on a pu enregistrer en octobre 2005 une extension importante des superficies (46,6 Km² soit près de 60% de la superficie du lac) qui sont comparables à celles qu’on pouvait trouver avant barrage et des densités importantes;
* La régénération de la végétation hygrophile des marais et surtout le maintien du développement des herbiers à scirpes dans les marais durant tout le printemps avec par endroit des recouvrements et des hauteurs comparables à celles citées par Hollis pour la fin des années 70, notamment dans la portion est des marais de Joumine
* Une reprise, un peu plus marquée, de la fréquentation des oiseaux d’eau hivernants et des activités de reproduction des oiseaux nicheurs au niveau de l’oued Sejnane mais aussi de la faune icthyique avec la confirmation de la réapparition de la production d’anguilles.

La superficie d’extension des potamots en octobre 2005 a atteint 46Km², (30 Km² en 1993 avant les périodes de sécheresse) couvrant près de 60% de la superficie du lac. Les zones d’herbiers denses (recouvrement >90%) avec plus de 18Km² couvrent à elles seules 22% de la superficie du lac.

Rétablissement de la végétation de scirpes dans les marais de l’Ichkeul durant les quatre derniers printemps

Les résultats obtenus ces quatre dernières années montrent ainsi que malgré la succession d’années particulièrement difficiles, les écosystèmes conservent des capacités de régénération qui s’expriment de façon durable dès que les conditions de milieu deviennent à nouveau favorables. On a en effet pu constater la consolidation de la réhabilitation de l’ensemble des écosystèmes de l’Ichkeul à un niveau proche, pour certains compartiments, du niveau de développement de la fin des années 70 – début des années 80.

Ces constatations sont particulièrement importantes pour la gestion du Parc National de l’Ichkeul et notamment la gestion hydrique du lac et des marais. En effet, elles viennent conforter les options prises de gestion interannuelle des divers ouvrages hydrauliques, notamment de l’écluse, puisqu’il s’avère que les écosystèmes subsistent en dépit de la présence de « mauvaises années » et même, comme cela a été le cas dans le passé, sont façonnés par celles-ci.

D’autre part, ces évolutions récentes des écosystèmes, venues bouleverser les hypothèses les plus pessimistes sur le devenir probable de l’Ichkeul à la fin des années 1990, montrent l’importance de la recherche scientifique pour une meilleure compréhension du fonctionnement et des potentialités des écosystèmes et une meilleure gestion du Parc. C’est dans ce cadre que l’ANPE développe sa collaboration avec les institutions universitaires et de recherches tunisiennes sur divers domaines liés à l’Ichkeul.

Compte tenu de l’amélioration très nette des conditions de milieu et de la régénération consécutive des écosystèmes de l’Ichkeul ainsi que des mesures prises pour la conservation de ce site, le Comité du Patrimoine Mondial a décidé lors de sa 30ème session à Vilnius du 8 au 16 juillet 2006 de retirer le Parc National de l’Ichkeul de la Liste du Patrimoine Mondial en péril pour le réintégrer dans la Liste du Patrimoine Mondial.
Collaboration avec les organisations internationales

* Organisation en janvier 2003 avec le concours de l’UNESCO un atelier de concertation sur la gestion intégrée du bassin versant de l’Ichkeul qui a permis de dégager plusieurs recommandations relatives aux aspects institutionnels, scientifiques et de gestion. Ces recommandations qui s’inscrivent dans une vision de développement durable de l’ensemble du bassin versant ont défini les éléments de base pour l’élaboration d’un agenda21 local.
* Avec l’Union Mondiale pour la Nature (UICN), il a été possible de définir un programme de suivi reprenant et complétant le suivi mené depuis 1995 et qui a identifié des paramètres et indicateurs appropriés pour connaître l’évolution de l’état de conservation /restauration du Parc National de l’Ichkeul .
* L’Ichkeul a été choisi comme site pilote pour l’organisation d’un cours de formation organisé par le Centre du Patrimoine Mondial en mai 2003 destiné aux gestionnaires de sites naturels du Patrimoine Mondial des pays de la région des Etats Arabes : « Deuxième atelier sur l’utilisation de la technologie de l’information pour les biens du Patrimoine Mondial dans la région des Etats arabes ❖ Tunis 3 -15 Mai 2004 »
* Le WWF a organisé une session de formation sur la conservation et la gestion des eaux douces et des zones humides « Wetschool » pour la région méditerranéenne à l’Ichkeul même du 13 au 19 juin 2004 en collaboration avec l’ANPE et l’INAT. Cette session annuelle de formation pratique des associations environnementales dans la région méditerranéenne rentre dans le cadre des activités de « Across the Waters (ATW) responsable de la formation du Programme Méditerranéen du WWF.

Evénements

Une délégation de la chambre des conseillers a effectué, le 28 février 2007, une visite au Parc National de l’Ichkeul. Les membres de la délégation ont pris connaissance des composantes du parc et de ses spécificités naturelles, environnementales et écologiques et du programme du suivi scientifique effectué par l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement sous l’égide du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable.

  Histoire de ferry ville

En 1897, le gouvernement français prend la décision de construire un arsenal sur un site stratégique entre les lacs Ichkeul et de Bizerte. La Société immobilière nord-africaine étant propriétaire d'une grande partie des terres situées à proximité, elle commence à tracer les plans de la ville à laquelle le plus grand actionnaire de la société, Joseph Décoret, souhaite donner son nom.
Sa mort prématurée, avant même que la ville ne soit érigée en municipalité, permet au résident général d'imposer le nom de Ferryville en l'honneur du ministre français Jules Ferry qui est l'inspirateur du protectorat français de Tunisie.
Son nom actuel, qui signifie « maison de Bourguiba » en arabe, lui est attribuée en 1956 par Habib Bourguibaprésident. En donnant ce nom à Ferryville, il souligne ainsi le retour de la souveraineté du pays. lui-même qui vient d'obtenir l'indépendance de la Tunisie et qui en devient, l'année suivante, le premier 
Poème pour la perte d'un être cher
Poème pour la mort d'un proche


La mort t’a emporté, ta vie en ce bas monde s’est éteinte
Je ne peux accepter la perte, je refuse cette dernière étreinte
Les gens me présentent leurs condoléances, leurs mots me blessent
La famille est en pleurs, nos cœurs sont vides, l’amour les délaisse

Les médecins parlent de décès, d’autres de fatalité de la vie
Moi je cherche le sens de la souffrance de cette maladie
Moi je sais combien tu nous as aimés, combien nous t’aimons
Je ne peux accepter ton départ et l’inutilité de leurs sermons

Le jour de ton enterrement, c’est mon cœur que l’on va enterrer
Ma vie touchera à sa fin le jour ou on te nommera « le défunt »
Tes funérailles seront les miennes, Elles seront le début de ma fin
Le jour de ton enterrement, c’est mon cœur que l’on va enterrer

Pourquoi la mort ? Accident, maladie, cancer et suicide pour finir une vie
Pourquoi la vie ? Joie, bonheur, amour, tendresse pour finir dans la mort
Cérémonie d’enterrement, au temple, à la synagogue, à l’église ou à la mosquée
Peu importe, Dieu sera reconnaître ta sagesse et t’accueillir par une bise, un baisé